aimer son prochain (part 3-4)

L'offensé se retrouve donc coupable de l'offense subie.

C'est d'autant plus vrai, explique Marie Balmary, pour les offenses que nous avons inconsciemment subies.

Ayant subi sans pouvoir attribuer l'offense à son auteur, nous avons porté cette offense qui nous était faite comme si nous en étions les auteurs.

C'est alors, pour se libérer de cette fausse culpabilité, que nous finissons par commettre les mêmes actes. Le Lévitique dit : nous nous vengeons. Mais bien souvent sans comprendre pourquoi, faisant le mal que nous ne voulons pas.

 C'est ainsi que la violé viole à son tour, l'humilié humilie, le volé vole et le trompé ment. La personne est consciente de la gravité de son acte mais ne comprend pas pourquoi elle le fait quand même. Sans possibilité de formuler le reproche nous sommes coupables de l'offense qui nous a été faite et enclin à commettre les mêmes fautes : à nous charger d'un péché à cause de l'offenseur.

Dans le cas où le reproche ne peut plus être formulé, par exemple si l'offensseur est décédé, ou si nous n'en avons pas conscience. Alors le psychanaliste prend sa place et se voit reprocher sous des formes variées et cachées, les offenses que son patient a subi. On appelle ça : le transfert. L'analyste est pris pour celui qui a fait mal.

Mais pour revenir à nos antilopes, je résumerai ainsi :

(17) Ne hais point ton frêre en ton coeur : reprends ton prochain et tu n'assumeras pas de pêché à cause de lui.

Ce qui signifie : fait des reproches à qui t'offense car sinon :

1 - tu garderas rancune contre lui ;

2 - tu risques d'être amené à te venger de lui, et à commettre des actes encore pires ;

3 - tu te sentiras coupable de la faute qu'il a comise envers toi, et tu risques d'être amené à la répéter sur d'autres.

(18) Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même : je suis l'éternel.

Ah mince ! le chapitre du bouquin est fini, et je reste sur ma faim. On n'a pas encore tout à fait éclairci ce verset. Qu'est ce qui, dans ce contexte, est entendu par "aime ton prochain comme toi même" ?

 Bon, ben va falloir s'y coller tout seuls. A vos claviers !