aimer son prochain (part 3-2)

Publié le par nath

Tout le monde est régulièrement blessé par les autres, nous appelerons ça : une offense. Cette offense peut prendre diférentes formes. Par exemple :

- on est ignoré de quelqu'un dont on attendait un salut

- on est contraint de faire une tâcge qu'un autre devait faire

- on est accusé d'un acte qu'on a pas commis

- on est privé d'un objet personnel,

- ect..

Bref, si on ne peut pas exprimer tout de suite le déplaisir ou la soffrance qu'on a ressenti à ce moment là, on la porte en nous. C'est pour cela qu'on a besoin d'en parler à quelqu'un ou de l'écrire, car on a besoin que la faute de l'autre sorte de nous. On a besoin d'évacuer. On porte la faute d'autrui.

Là, on parle d'offenses dont on a conscience et qui interviennent entre personnes plus ou moins égales.

Lorsque l'offenseur est plus fort que l'offensé (parent, éducateur, patron) la force de l'offense peut parfois devenir encore plus grande, car l'offensé a encore moins de possibilités d'exprimer sa souffrance.

Plus encore si l'offenseur est un parent ou un maître admiré et aimé. Il n'est pas facile à un enfant de réprimander un de ses éducateurs. S'il le fait pourtant, et qu'il ait la chance que l'adulte reconnaisse qu'il a mal agit avec l'enfant, ce dernier s'en trouvera plus fort et la relation entre eux aura franchi une étape vers une égalisation en valeur de chacun, vers le devenir-soi de l'enfant, reconnu comme autre dont la parole propre a du poids.

Mais comme il en est souvent autrement, cela ne peut être mis de côté ; bien des enfants, et bien des dominés (socialement, professionnellement, politiquement), ont vécu et vivent la succession d'évenements suivante : ayant été offensés, ils protestent et sont alors réprimandés de réprimander ; on leur reproche le fait même qu'ils font un reproche. Les forces étant inégales, ils en viennent à se taire. Dans bien des familles "à forte ambition éducative", des enfants ont même dû demander pardon d'avoir fait un reproche. La boucle est bouclée : c'est l'offensé qui est maintenant celui qui demande pardon ; la faute est bien revenue sur lui.

J'imagine que vous avez connu de tels moments. Moi c'est le cas, et ça m'arrive encore souvent, c'est pour cela que ce bouquin m'a parlé.

Publié dans lectures

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M
Bjr Nath :-)Excellent sujet de réflexion... On n'offense parfois involontairement,On l'afflige, on blesse, et c'est objet de tourments. On fait gronder de haine ou venir  larmes aux yeux,Et c'est  affreux,  un comportement si odieux.Bien à toi et bisousssss...
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S
rien de plus vrai<br /> c'est quel livre là ?
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N
Oups, toujours le même de Marie Balmary. Il va nous accompagner encore durant 2 articles.<br /> J'avais déjà lu ce livre il y a quelques années, mais aujourd'hui il me parle encore plus. J'ai été touchée par le fait qu'on porte la faute des autres, de ceux qui nous ont fait offense. Je trouve cela tellement vrai, j'ai tant d'exemples qui me viennent à l'esprit. J'en ai parlé avec ma mère durant mes vacances. Elle a été profondément bléssée il y a 2 ans et vit encore des moments difficiles. Je lui ai dit de rendre la faute. Elle m'a expliqué que, pour l'instant, l'offenseur ne voulait rien entendre.
L
Bien sur, ça doit arriver assez souvent en fait et plus on aime ou admire la personne plus ça fait mal, rien ne me fait plus mal qu'une simple remarque ou un oubli venant de mes meilleurs amis....
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N
Comme le dit don Diègue à don Rodrigue (son fils) dans Le Cid de Corneille (une pièce que j'adore tellement que je la connais presque par coeur)<br /> Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.<br /> Mais ce qu'il n'aurait pas dû dire ensuite c'est :<br /> Enfin tu sais l'affront, et tu tiens la vengeance : Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ; Montre-toi digne fils d'un père tel que moi. Accablé des malheurs où le destin me range, Je vais les déplorer. Va, cours, vole, et nous venge. <br />